MADAGASCAR : la malédiction des jumeaux
Société - Afrique Australe et Océan Indien - Madagascar - Association - Enfants des rues
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Madagascar a annoncé mardi que la campagne contre l’éradication des jumeaux chez l’ethnie Antambahoaka, dans la région de Mananjary, prenait forme.
La campagne en faveur des jumeaux de Mananjary lancée par l’Unicef-Madagascar et le Pnud, en partenariat avec les ministères de la Justice, de la Population malgache et le Réseau national de protection des droits des enfants, est sur la bonne voie.
Les parents, dans cette ville malgache à 600 km de la capitale, font l’objet d’une sensibilisation pour qu’ils arrêtent d’abandonner leurs enfants.
A leur naissance, les jumeaux, considérés comme des êtres maléfiques, sont abandonnés. Ces familles pensent qu’elles mourront si elles décident de les garder. Rares sont les parents qui osent braver cette coutume ancestrale. La destination finale de ces enfants, pour les plus chanceux, est le Centre d’Accueil et de Transit des Jumeaux Abandonnés (CATJA).
Créé en 1987 par un évangéliste lui-même orphelin, le CATJA accueille depuis 24 ans ces enfants frappés par la malédiction. Le sujet est tellement « fady » (tabou, ndlr), que certains parents préfèrent abandonner leurs enfants le long du canal des Pangalanes, le long des routes ou au pied d’un arbre.
Sensibiliser les habitants
La campagne de sensibilisation lancée par Unicef et le Pnud vise à réinsérer les familles qui ont "osé" garder des jumeaux après leur naissance. Les agences onusiennes travaillent également sur la redynamisation d’un réseau local de protection des enfants.
Au mois de mars, un atelier de dialogue, d’une durée de quatre jours, a été organisé à Mananjary. Le but était de sensibiliser et mobiliser la population.
« Pour la première fois, les victimes de la pratique de l’abandon des jumeaux Antambahoaka, les associations de soutien aux victimes, les responsables des services techniques déconcentrés, les autorités administratives locales et les chefs coutumiers ont convenu de briser le silence sur cette pratique ancestrale dont l’origine reste un mystère », a affirmé le Professeur Rakoto Ignace, chercheur à l’Université de Madagascar.
Même si la route est encore longue, un nouveau cap a été franchi. Et l’aide des chefs coutumiers reste primordiale. Ils exercent une influence importante sur les populations locales. Il y a maintenant trente ans, Fanivelona, une des localités de Mananjary, est parvenue à abolir cette habitude ancestrale avec l’aide des chefs traditionnels
ARTICLE ISSU DE AFRIK.COM
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